Frédérique Barraja présente à la Galerie Slott un florilège de 25 photos regroupant 10 modèles de "branleuses" qui ont accepté de dévoiler leur intimité à l'objectif de la photographe.
« Je sortais d’une période difficile qui allait durablement bouleverser ma vie et ma psy était formelle : j’allais très bien dans ma tête. Très bien ? Et ce mal-être qui ne me lâchait pas ? Ces insomnies ? On me répondit que mes maux venaient nécessairement d’une rupture de communication avec mon corps. Alors j’ai tout essayé ! Le yoga, l’acupuncture, les massages, l’auriculologie, la sophrologie …Sans grand résultat. Ce n’est qu’en bout de course qu’une amie m’a demandé s’il m’arrivait de me « branler ». Une éventualité que je n’avais jamais considérée auparavant. J’avais 33 ans. »
Forte de son expérience personnelle, la photographe Frédérique Barraja se pose des questions sur le mystère de la masturbation féminine et se rend compte du poids du tabou et du silence qui entoure encore cette pratique. Elle décide alors d'aller à la rencontre de femmes, entre 21 et 50 ans, qui acceptent de parler de leur expérience intime et de la mettre en scène.
La série de portraits que Frédérique Barraja fait de ces femmes révèlent une part authentique de chacune. Certains représentent sans aucun filtre la réalité de leur sexualité solitaire. Ils cherchent aussi à déculpabiliser le geste et à en révéler la beauté.
Au total, plus d’une quarantaine de femmes ont accepté de dévoiler leur intimité à l’objectif de Frédérique Barraja. A la différence d'autres photos de femmes se masturbant, mises en scène la plupart du temps par des modèles pour un public masculin, celles-ci montrent des femmes au naturel, qui n'ont pas été forcément choisies pour leurs qualités physiques et qui ont un message à faire passer. Elles interpellent le regard et invitent surtout les spectatrices à s’identifier, à s’imaginer à leur place.
A découvrir aussi à la galerie: le Sound designer Leon Milo a samplé et mixé les voix des branleuses qui chuchotent leurs confessions dans le brouhaha des visiteurs
Toulon, le 5 aout 2009 par Laurence ("une branleuse")
Mon fantasme est beau.
Belle, belles et beaux.
S’ils viennent à plusieurs, ça ne coûte pas plus cher en blanchisserie !
Mon fantasme est doux à toucher,il sent bon,
il ne porte pas de chaussette,
d’ailleurs il n’a pas de pied.
Mon fantasme n’a que des poils qui font sexy et des cheveux propres.
Mon fantasme peut porter une gourmette.
Mon fantasme ne connaît pas mes amis.
Mon fantasme ne laisse pas de miette dans le lit car il ne mange pas, c’est pour ça qu’il est toujours nickel de partout.
De même mon fantasme peut passer de la baignoire au lit sans faire de flaque.
Mon fantasme cohabite avec Chéri qui dort. Chéri n’est pas jaloux, si mon fantasme ne ressemble à personne qu’on connaît !
Mon fantasme est souple et n’a aucun amour-propre ; du coup c’est mon fantasme qui fait les positions fatigantes.
Mais mon fantasme n’est rien sans moi, quand il fait des trucs ailleurs c’est juste pour que je regarde.
Si c’est une fille mon fantasme ne porte pas de culotte H&M, comme ça je lui dis pas « tiens tu as une culotte H&M toi aussi ! » et je perds pas le fil.
Avec mon fantasme quand je mets une jupe c’est joli.
Il sait ce que j’aime. Il ne fait pas de « bruit ». Il n’a même pas l’air con accroupi.
Mon fantasme disparaît quand les enfants font un cauchemar, il n’est même pas énervé.
Surtout mon fantasme ne me dit pas « tu as jouiii ? », avant de partir.
Mon fantasme ne rappelle pas, je ne suis pas vexée.
De toute façon il n’a pas de téléphone !Exposition du 16 au 18 JUillet 2010 à la Galerie Slott
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Rédigé par : Exquisedesign | mardi 13 juil 2010 à 18h35